Jour 2: Le pèlerin résilient.

Saint-Privât d'Allier / Saugues, 19,4 km.

Après cette mise en jambes, les choses sérieuses commencent. L'étape du jour est certes plus courte, mais ô combien plus difficile. C'est que nous sommes aux portes des gorges de l'Allier, et qu'il va falloir descendre pour remonter sur le plateau et atteindre Saugues.

Mais avant cela, petite rétrospective de notre première soirée en gîte de pèlerins. Nous voilà donc dans le village de Combriaux, au gîte l'Estaou, tenu par un gentil couple : elle, française, piercing au nez et cheveux rouges, lui gallois à la bonhomie franchouillarde tombé amoureux de la France. Les chambres pour les pèlerins sont aménagées dans les combles de la maison, il faut se baisser au passage de chaque poutre, tant et si bien que l'on se croirait dans une maison de poupées.

J'ôte mes chaussures à l'entrée de la maison, et là je découvre belle ampoule à mon gros orteil droit, tandis que les deux petits orteils, tout ratatinés, ont du mal à retrouver leur forme originelle. Xavier reste stoïque comme à l'accoutumée, et ne dit rien sur l'état de ses pieds.

Ce soir au gîte, nous sommes huit pèlerins-marcheurs. Là nous rencontrons Christian et Noucha un couplé venu de Nice. Ou plutôt nous les retrouvons car nos avons sympathisé le matin sur le chemin. Christian est provençal et Noucha iranienne. Repas et soirée fort sympathiques jalonnés de fou rires.

Gîte l'Estaou 

Retour sur le chemin. 8h30 on décolle. Matinée dilettante avec nos nouveaux compagnons de route avec lesquels nous marchons tout en discutant. Visite du village de Rochegude avec sa chapelle accrochée au rocher. Puis descente vers l'Allier et Monistrol d'Allier. Là une équipe de télévision de France 2 tourne un reportage pour l'émission "13h15 le dimanche" qui sera diffusée en octobre. Les journalistes intervieuwent Robert alias Bob, vieux baquet du village qui a fait 25 fois le Chemin et qui vent dans sa boutique des coquilles et des bâtons de pèlerin, et raconte à qui veut l'entendre ses histoires de jacquet.

Très vite Noucha entre dans le champ de la caméra pour raconter son expérience du chemin et sa récente découverte de la religion catholique (Noucha s'est fait baptiser il y a 1an). Son histoire interpelle les journalistes et Bob ne la lâche plus, si bien que nous avons du mal à repartir. Mais la route est encore longue.

Nous entamons la montée jusqu'a la chapelle troglodyte de la Madeleine.

Chapelle de la Madeleine 
Chapelle de la Madeleine 

Il fait déjà très chaud et le chemin grimpe sur 4 km. Allez on y va ! Mes pieds ont chaud et me font souffrir mais je fais abstraction.

Juste avant d'arriver sur le plateau, un marchand ambulant nous propose son "pain montagnard" mélange de fruits secs macérés et séchés. Il a le sens du commerce et nous repartons chacun équipés d'un exemplaire de son pain. En contrepartie, il nous indique un bois ombragé et recouvert de mousse où faire la pause de midi. Là je me déchausse pour constater l'étendue des dégâts : le petit orteil droit m'inquiète franchement. Il est collé à son voisin avec un gros pansement et je ne me rends pas bien compte de son état... Tiendra t'il toute la journée ?

Beaucoup de marcheurs font le Chemin tous seuls, comme Raphaëlle qui est partie avec sa mascotte Nanana.

Raphaëlle et Nanana

Nous repartons. Ça a l'air d'aller mieux. Erreur : 50 mètres plus loin une douleur intense me transperce l'orteil :l'ampoule à dû se percer. Xavier fait un diagnostic: il n'y a rien à faire il faut avancer. Soit,  reste 9 km pour finir....

Grosse descente sur Saugues, je ne sens plus mes pieds c'est bon signe ?

Arrivée à 16h30. Passage obligé à la pharmacie en quête d'un onguent miraculeux pour les pieds....

Voici quelques photos de la journée :