S03 - E05 D’Auvillar à Castet-Arrouy, le Gers
14 Juillet 2022
05:00 le réveil sonne. A 5h30, sitôt habillés et les sacs bouclés, nous quittons le gîte sans même avaler un café. Comme le petit déjeuner n'est servi qu'à 7h00 et que ça fait bien trop tard pour partir, nous avons hier soir acheté à la supérette du village quelques provisions : du café soluble, du pain, du jambon, des fruits et du jus d'orange.
Nous installons notre petit déjeuner sous la halle aux grains, déserte, Auvillar est tout à nous.
6h00 c'est le départ. Il fait à peine jour.
L'étape prévue initialement par Xavier va jusqu'à Lectoure ce qui fait, depuis Auvillar 33 kilomètres, presque rien !!!
Mais depuis hier je lui dis que ça ne va pas être possible, et en plus mon genou gauche est gonflé.
On annule donc notre réservation à Lectoure. A la place nous irons au gîte communal de Castet-Arrouy à 23 kilomètres, plus raisonnable.
C'est donc le genou enflé et la jambe habillée de la genouillère (génial pour les chaleurs de l'après-midi) que je commence à marcher, avec pas mal d'appréhension j'avoue.
Au début la démarche est quelque peu claudicante, mais une fois échauffée et avec l' aide des bâtons ça va, j'avance même plutôt bien.
A la boulangerie, Mathieu et Vincent, un jeune suisse attendent que ça ouvre, ils n´ont pas pris de petit déjeuner. Nous croisons très souvent Mathieu, soit au gîte, soit sur le chemin, dans une église, ou au bar à l´heure de l´apéro.
7h00 nous traversons le village de Bardigues, et peu après dans une descente nous quittons le département du Tarn-et-Garonne pour celui du Gers.
Une heure après nous entrons dans le minuscule village de Saint Antoine de Pont d'Arratz, avec sa porte d'entrée, son église et son hospital ancien accueil de pèlerins.
Le parcours égrène plusieurs villages et châteaux médiévaux non dénués d'intérêt.
A Flamarens, très bel ensemble château et église. Malheureusement l'église Saint Saturnin est à moitié effondrée en raison du sous sol argileux.
On s'installe aux chaises de la buvette juste en face, fermée pour cause de fête nationale. On se prépare un café quand on voit Henri sortir de l'église : il a continué à marcher hier soir dans la nuit et après quelques kilomètres, il a installé son couchage dans une des chapelles de l'église, juste sous la statue de la vierge...
Nous repartons à 10h15, la prochaine halte sera le village de Miradoux à 5km.
Vers 11h00 nous faisons la connaissance du cagnard gersois, qui n'a rien à envier à son cousin lotois, tant sa brûlure est mordante sur nos avant bras, nos joues et mes mollets (ceux de Xavier sont à l'abri sous le pantalon).
Bien sûr il n'y a pas d'air, et bien sûr pour atteindre chacun des villages, il y a une côte. Le paysage est constitué de douces collines. Ça ne fait que monter et descendre.
Parfois, à la faveur d'un promontoire planté de quelque chêne ou autre essence d´arbre dont le feuillage fournit une ombre providentielle, le cagnard gersois cède pour quelques instants sa place à une douce brise qui nous semble fraîche. Alors nous enlevons nos chapeaux pour lui offrir nos visages et nos bras transpirants...
Le cagnard, quant à lui, attend patiemment à quelques mètres de là de nous envelopper entièrement dès que nous aurons repris la route.
Peu avant midi arrive le village de Miradoux, typique du Gers avec sa belle église et sa halle couverte. Sur la place du foirail, une épicerie associative tenue par des bénévoles du village à tour de rôle. Le couple qui tient la caisse nous explique que cela a permis d´éviter la fermeture définitive de l´épicerie.
Ils portent tous les deux un chapeau de mousquetaire. Le magasin est très bien achalandé, on y trouvera gaspacho bien frais, maïs à croquer, taboulé, tomates et fruits.
On sˋinstalle à lˋombre du parvis de lˋéglise pour déguster ce bon repas.
Nous quittons Miradoux vers 12h40, il reste 4,6 km pour boucler lˋétape.
A mi chemin nous passons près des ruines du château féodal de Gache pouy, élevé sur une motte. Il était encore en bon état et habité à lˋépoque de la grande guerre....Quel dommage!
14h00 nous arrivons au gîte communal de Castet-Arrouy. Je joins quelques photos pour Cécile et Fabrice qui y viennent bientôt.
(en fait c´est moi qui les joins... X.)
L´après midi passe dans la torpeur... la chaleur dehors est écrasante.
A l´heure de l´apero, tout le monde est sur le pont. Il y a des bieres fraîches à la petite épicerie du gîte qui vient d´ouvrir.
Vers 18h30 arrive au gîte Florian, un jeune de 23 ans qui dort en tente. Il vient de faire 45 km dont la moitié sous la chaleur! Il est parti du Puy en Velay le 2 juillet.... respect !
Le restaurant en face étant complet ce soir du 14 juillet, il va falloir improviser le repas avec ce que l´on trouve à l´epicerie. Pierre Olivier se propose de cuisiner des pâtes aux petits pois pour toute la tablée. Nous l´avons rencontré au gite de Lauzerte. Xavier va l´aider pendant que tout le monde dépose sur la table le peu qu´il avait dans le sac pour le partager avec les autres: melon, tomates, biscuit apero...
Nous avons passé une excellente soirée...