S01 - E02: du Monastier-sur-Gazeille au Bouchet-Saint-Nicolas - 24kms
J’ai pour habitude de commencer le récit d’une nouvelle journée en revenant sur la soirée de la veille au gîte , car on a bien vu par le passé qu’il s‘y passe souvent pour ne pas dire toujours des choses intéressantes…
Là ce fut une soirée tranquille et agréable , 8 convives à table, un très bon repas servi par un hôte accueillant et cultivé . Il nous avait bien entendu préparé la spécialité locale: saucisses et lentilles vertes du Puy, mais cuisinées à la crème , je ne connaissais pas et c’était très bon.
Mais j’ai plutôt envie aujourd’hui de m’attarder à tenter de vous décrire les lieux. Dès que nous avons poussé la porte, j’ai compris que nous avions atteint le plus haut niveau dans la rusticité depuis que nous arpentons les chemins. Dans le regard de Claudine j’ai lu comme un doute: mais dans quel bouge nous ont-ils conduits pour notre première nuit ? Et est-ce que ce sera toute la semaine du même acabit ? Un rapide coup d’œil à l’ensemble des pièces de la maison a confirmé nos premières impressions .Après avoir posé nos sacs dans le »salon » nous avons posé nos fesses sur le canapé élimé jusqu’à la couenne pour ôter nos chaussures. Puis visite des sanitaires pas vraiment propices au calme et à l’intimité forcément nécessaires pour soulager notre transit intestinal, déja bien malmené par une journée de marche, l’altitude, et un régime alimentaire à base de la star du cru: lentilles, lentilles, lentilles (nous en avions déjà mangé au Puy samedi soir !).
Avec Claudine nous entreprenons de descendre trouver l’évier nous permettant de faire une petite lessive et d’accéder au « jardin » où un fil à linge, limite rouillé , nous permettra d’étendre nos précieux effets. Nous descendons donc, l’échine courbée, par un escalier qu’il vaut mieux éviter d’emprunter après une soirée bien arrosée .
Les lavabos sont dévissés et fuient si on les touche… on va dire qu’Emmanuel, notre hôte n’est pas trop porté sur le bricolage !
Claudine a tourné une petite vidéo , mais je préfère vous laisser vous faire votre propre idée …
Pour le reste rien à dire : nous avons bien dormi et Bernard n’a pas trop ronflé.
Après un bon petit déjeuner , nous quittons le gîte d’Emmanuel.
Nous passons devant la statue du buste de Stevenson , et c’est l’occasion de commencer à vous en parler. Stevenson a passé 3 semaines au Monastier au cours desquelles il a beaucoup écrit car c’est avant tout un écrivain . Ensuite il a entrepris son voyage qui dura 12 jours pour le conduire jusque dans les Cévennes accompagné de son âne , Modestine (ou plutôt son ânesse). C’est donc d’ici que part officiellement son chemin.
Longtemps tombé dans l’oubli, le chemin a été remis au goût du jour par l’ « association Sur le chemin de Robert Louis Stevenson « qui regroupe plus de 200 hébergeurs commerçants et restaurateurs
Nous mettons donc nos pas dans les siens pour traverser les monts du Velay. Le chemin sera à l’image du paysage: on descend au fond du vallon pour remonter de l’autre côté .
Nous avons grosse pression car Xavier a dit qu’il fallait avoir fait au moins 15 kilomètres à la pause déjeuner!
C’est la journée la plus longue de notre semaine, alors on s’exécute avec Claudine en espérant que les jambes ne vont pas nous lâcher.
Nous croisons bien évidemment Mademoiselle lentille la vraie reine du pays avec une appellation AOP s’il vous plaît ! Bref, elle est partout, dans nos assiettes, au bord du chemin, cuite, crue ou sur pied, et à toutes les sauces !
On avance sur les montagnes russes de ces monts du Velay, et après chaque descente vient une bonne montée.
Sur notre parcours, de coquets petits villages, des lavoirs, des oratoires et des églises.
A celle de Saint Martin de Fugères, de très jolis vitraux dont une vierge en couronnement. Un moment d’inattention et voilà Xavier qui prend la place du prêtre et Bernard qui fait la photo (mais toujours dans le respect des lieux).
A 11 kilomètres nous atteignons les bords de Loire au village de Goudet. Des plages sont aménagées et quelques courageux croisés depuis le départ se laissent tenter par la baignade (l’eau ne doit pas être très chaude).
Il nous reste une dernière bonne côte après Goudet et nous en aurons terminé avec les difficultés de la journée, même s’il nous reste la moitié du chemin à parcouri.
Résumé de l’étape : 24 kilomètres - dénivelé positif 659 mètres - dénivelé négatif 450 mètres … et pas de problèmes de pieds pour l’instant!
16h25 arrivée à notre gîte « l’ Arrestadou » et c’est une tout autre ambiance et un tout autre décor qui nous attendent, mais ça je vous en parlerai demain.