S01 - E06: De Notre Dame des neiges à Chasseradès - 16 kms
L’abbaye Notre Dame des Neiges est une des plus haute de France à une altitude de 1100 mètres. Fondée en 1850, elle était occupée jusqu’en 2022 par une communauté de moines trappistes spécialisés dans la vinification des vins de messe.
Au fil du temps, le nombre de frères déclinant , ils décident de quitter l’abbaye pour d’autres monastères et proposent à une communauté de sœurs cisterciennes du Gers de s’y installer à leur place.
Le domaine de l’abbaye comprend différents bâtiments situés sur une vaste esplanade en pente douce: en haut l’église et les appartements des soeurs attenants. Puis les espaces dédiés aux retraitants (si ça vous tente). Et tout en bas, la boutique, un chai et l’espace dédié à l’accueil et au séjour des marcheurs.
Soeur Marine nous accueille, nous confie les clés de nos chambres à l’étage et nous donne les consignes: horaires des offices, heure du repas 19:05 (c’est précis !), vaisselle collective, douches et WC au début du couloir.
Nous montons en chaussettes car les godillots de marche sont interdits dans les couloirs.
Chambres de 2 petits lits avec lavabo, confort spartiate mais bonne literie.
Je file à la douche, il y a la queue c’est l’heure de pointe, Seulement 3 douches et 3 toilettes pour 30 chambres! Heureusement que l’hostellerie n’affiche pas complet !
Le reste du groupe, visiblement assoiffé, préfère se mettre en quête sans attendre du « bar » de l’abbaye (s’il existe?).
Je les retrouve installés sur le muret à l’extérieur: la boutique-buvette vient de fermer …. Heureusement ils ont eu le temps d’acheter des bières trappistes et 3 bouteilles de vin pour accompagner le repas (pour 7 personnes, je pense qu’ils y sont allés un peu fort!)
18h20 la cloche sonne les vêpres, le bâtiment se vide, tout le monde monte à l’église , nous choisissons d’aller à l’office suivant, les complies à 20h30 (il y a 5 offices par jour).
19h05 précises: tout le monde est revenu et s’est installé à table. Sœur Marine prend la parole pour nous souhaiter la bienvenue et nous parler de l’abbaye et de leur communauté. Elles sont 12, moyenne d’âge 43 ans.
Elle nous invite aussi à rendre grâce de pouvoir marcher comme nous le faisons, faire des rencontres et partager des moments de fraternité sur le chemin, en pensant à tous ceux qui pour différentes raisons ne peuvent pas le faire.
À la fin du repas bien joyeux et bien arrosé pour certains, la cloche sonne à nouveau complies! Sœur Marine qui s’est attardée à notre table s’échappe en vitesse pour monter à l’église en Renault Kangoo! Nous la suivons… en courant presque! (Claudine Bernard Jacques et moi). Coralie et Frédéric ont assisté aux Vêpres , ils se chargent de la vaisselle avec Xavier.
Lors des offices, les sœurs, robe blanche et capuche noire, psalmodient des chants grégoriens en latin pendant une vingtaine de minutes. Le jour qui décline et les faibles éclairages de l’église créent une atmosphère toute particulière. Le moment est très beau et j’ai même vu Bernard un peu ému du coin de l’œil. Puis les sœurs quittent l’église par un couloir latéral, l’une d’elles vient bénir l’assistance avant de partir à son tour.
Après ce moment empreint de solennité et d’émotion, nous redescendons tous les 4 à la maison Zacchée inspecter la vaisselle: c’est nickel la table du petit-déjeuner est dressée… et les bouteilles presque vidées. La conversation est bien animée on se croirait au bistrot. Il y a un autre groupe qui joue aux cartes 2 tables derrière nous, bien bruyant lui aussi. Je quitte assez vite l’assemblée pour monter dans ma chambre écrire, heureusement on ne les entend pas depuis l’étage.
Ce matin nous nous réveillons un peu chagrins car c’est déjà le dernier jour.
Après le petit-déjeuner, simple comme on pouvait s’y attendre, il faut aussi faire la vaisselle: c’est Frédéric et Xavier qui s’y collent. Le reste du groupe essuie et range, un vrai travail d’équipe.
Puis nous nous préparons à partir. L’âne est attelé , nous descendons tous tranquillement vers la vallée en contournant l’abbaye par le sud.
Au village de La Bastide Puilaurent, il est 9h30, l’heure de la pause café - croissants, ou bière-croissants pour certains habitués… on ravitaille aussi pour midi. On traîne un moment, peu pressés de dire au revoir à Jacques qui part sur un autre GR et marche 2 jours de plus. Il nous promet de nous appeler quand il viendra sur Gruissan faire du Windsurf.
On continue donc tous les 6 sous un ciel gris et menaçant, on monte dans une forêt pendant un bon moment pour culminer à 1309 mètres (le village était à 1022)
Après le pique-nique, nous descendons sur l’autre versant, arrivée à 14h30 au point de rendez-vous de la malle postale.